Poutine, sous la pression de l'Ukraine et des faucons à Moscou
Les récentes avancées militaires de l'armée ukrainienne ont bousculé les certitudes de la propagande au service du chef du Kremlin, contraint à reprendre l'initiative. Au lendemain des succès de l'armée de Kiev , Vladimir Poutine se retrouve dans la situation qu'il déteste le plus : décider sous la pression.
Le chef du Kremlin, qui n'aime pas agir en réaction aux initiatives adverses, est pourtant aujourd'hui obligé de repartir de l'avant. Car il est bousculé sur tous les fronts. Militaire, avec les soudaines avancées ukrainiennes. Et politique, avec une double opposition, inédite en près d'un quart de siècle au pouvoir : ces victoires ennemies encouragent à la fois les petits cercles de protestation libérale qui essaient de profiter de l'occasion pour fédérer les divers mécontentements mais surtout les faucons qui reprochaient déjà au président d'être trop faible et exigent désormais plus de radicalisation.
Militaire, avec les soudaines avancées ukrainiennes. Et politique, avec une double opposition, inédite en près d'un quart de siècle au pouvoir : ces victoires ennemies encouragent à la fois les petits cercles de protestation libérale qui essaient de profiter de l'occasion pour fédérer les divers mécontentements, mais surtout les faucons qui reprochaient déjà au président d'être trop faible et exigent désormais plus de radicalisation.
Fortes tensions
- « Un moment de fortes tensions au sommet du pouvoir à Moscou… », prévient Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse spécialiste de la Russie à l'IFRI (Institut français des relations internationales).
- « Certes, c'est impossible de savoir ce qui se passe dans la tête de Poutine, surtout lorsqu'il est placé devant le fait accompli. Pour le moment, comme d'habitude, les élites sont alignées sur le Kremlin, habituées ou contraintes de soutenir le président et son narratif. L'histoire nationale le rappelle cependant : tout basculement politique ne viendra pas de la rue mais des jeux d'influence au sommet. »
Or, aujourd'hui, Vladimir Poutine se voit soudainement critiqué à mi-voix par ceux qui, jusque-là, servaient de fidèles relais de sa propagande.
L'armée russe critiquée
Depuis le retrait des forces russes dans le nord-est de l'Ukraine, les télévisions d'Etat ont ainsi laissé exprimer le trouble. Vladimir Soloviev, l'un des principaux porte-voix du pouvoir, a estimé que la situation est « sérieuse, difficile ». Sur les réseaux sociaux, experts et blogueurs pro-Kremlin ont osé des reproches contre l'armée, moquant les défaillances des généraux, s'interrogeant sur l'aptitude aux combats des troupes. Inhabituelles, ces critiques publiques pourraient être l'expression de frustrations plus profondes en coulisses dans certains cercles au pouvoir. D'aucuns dans le camp conservateur pro-guerre ne comprennent plus comment Vladimir Poutine va « gagner » en Ukraine.
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