À quel point Poutine est-il fragilisé?
Sept mois après le début de la guerre en Ukraine, la Russie traverse une mauvaise passe. Sur le terrain, l’Ukraine ne cesse de reconquérir des territoires, et sur le plan diplomatique, le mouvement d’opposition se consolide particulièrement après l’appel à la mobilisation partielle, lancé la semaine dernière par le président russe.
Même la Chine, traditionnel partenaire de Moscou, a récemment suggéré le dialogue pour ramener la paix. Ajoutez à cela les sanctions occidentales dont l’impact commence à ébranler l’économie russe. Quels sont les ressorts possibles pour Vladimir Poutine ? Jusqu’où ira son isolement et quelles pourraient en être les conséquences ?
Invités
- Michaël Levystone, chercheur au Centre Russie/Nouveaux États Indépendants de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Auteur de « Russie et Asie centrale à la croisée des chemins », éditions L’Harmattan ;
- Julien Théron, chercheur à Sciences Po, spécialiste en conflits et sécurité internationale, coauteur avec Isabelle Mandraud du livre Poutine, la stratégie du désordre, éditions Tallandier
- David Teurtrie, maître de conférences à l’Institut catholique d’Études supérieures (ICES), chercheur associé à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Auteur du livre Russie: le retour de la puissance, éditions Armand Colin.
Le gouvernement russe laisse miroiter la perspective d’une naturalisation à ses travailleurs ouzbékistanais, tadjikistanais et kirghizstanais, moyennant leur contribution directe à l’effort de guerre russe en Ukraine, juge Michaël Levystone.
Il faut se garder de tirer des conclusions hâtives sur la perte d’influence russe en Asie centrale : les élites politiques centrasiatiques sont toutes russophones, et la Russie est encore largement perçue comme la garante de la sécurité de cette région. Cela dit, les puissances concurrentes de la Russie en Asie centrale – telles que la Chine et la Turquie – profitent de la guerre en Ukraine pour y accroître leur influence.
Dans le Caucase également, il est sans doute beaucoup trop tôt pour parler d’une totale perte d’influence russe, même si la Russie rechigne à se porter au secours de l’Arménie, qui, une fois encore, en appelle à l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), censée protéger ses membres face aux attaques subies depuis l’extérieur.
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