RDC, Burundi : de nouveaux présidents, mais quel changement ?
Peut-on vraiment parler d’alternance politique en République démocratique du Congo et au Burundi ? En RDC, la mandature de Joseph Kabila, première alternance pacifique de l’histoire du pays, constitue-t-elle une réelle avancée démocratique pour le pays, malgré toutes les réserves qu’elle soulève ?
Toutefois, cette première alternance pacifique de l’histoire du pays est loin de constituer une révolution. Alors que la société civile et l’Église - qui est, elle, très impliquée dans la politique locale - continuent de dénoncer la corruption des élites, le clan Kabila garde la main sur la majorité parlementaire, les assemblées provinciales et l’appareil sécuritaire. Un changement limité, donc, qui pourrait bien déboucher sur une nouvelle crise, alors que l’ancien président semble décidé à récupérer cette fonction à la fin de la mandature actuelle.
Pour ce faire, un projet de réforme électorale a été présenté en septembre, visant à désigner le chef de l’Etat au suffrage universel indirect, ce qui jouerait en faveur de Joseph Kabila. De quoi alimenter un sentiment d’éternel recommencement, dans un pays qui peine par ailleurs à solder un passé plus lointain... En effet, dix ans jour pour jour après la remise du Rapport Mapping sur les violations des droits humains commises durant les conflits qui ont traversé la RDC entre 1993 et 2003, les victimes attendent toujours que justice soit faite.
Invités :
- Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri
- Joan Tilouine, grand repoter pour le journal Le Monde
> Ecouter le podcast sur le site de France Culture
Média
Partager