Rohingyas : un conflit contagieux ?
Depuis fin août, plus de 400 000 Rohingyas ont fui la Birmanie pour rejoindre le Bangladesh. Va-t-on vers une internationalisation du conflit qui « déborde » déjà des frontières régionales sud-asiatiques ? Y a-t-il un risque d'instrumentalisation de la situation par les organisations djihadistes ?
C’est peu de dire que son intervention était attendue. Aung San Suu Kyi s’est enfin exprimée publiquement ce matin, à la télévision, pour évoquer le sort des Rohingyas, cette minorité musulmane qui fuit la Birmanie par dizaines de milliers pour échapper à la répression de l’armée. La dirigeante birmane, par ailleurs prix Nobel de la paix, s’est dit profondément désolée ‘’pour les souffrances de tous ceux qui se sont retrouvés pris au piège de ce conflit’’, autrement dit les musulmans mais aussi les bouddhistes.
La question des persécutions des Rohingyas en Birmanie n’est pas nouvelle. Mais il a fallu que des rebelles de cette communauté attaquent des poste-frontières fin août, et que l’armée birmane déclenche une répression assimilable à une opération de ‘’nettoyage ethnique’’ selon l’ONU, pour que ce conflit prenne une dimension internationale. Ne serait-ce que pour son impact sur le Bangladesh voisin, qui accueille l’essentiel des réfugiés.
Intervenants :
Intervenants
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Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse associée au Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (IFRI)
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Didier Chaudet,consultant basé à Hong Kong, spécialisé sur les questions de sécurité en Asie du Sud
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Dominique Moïsi,conseiller spécial de l’Institut Montaigne, professeur au King’s College de Londres
Média
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