Sommet européen : "Les corona bonds restent une ligne rouge pour Merkel"
Si elle se dit prête à être plus solidaire, Berlin refuse de mutualiser les dettes européennes, souligne Hans Stark, de l'Institut français des relations internationales.
Comme souvent, la voix de l'Allemagne comptera plus qu'aucune autre, ce jeudi 23 avril, à l'occasion d'un sommet virtuel du Conseil européen portant sur les solutions pour sortir l'UE de la récession due à la pandémie de coronavirus. Hans Stark, conseiller pour les affaires franco-allemandes à l'Institut français des relations internationales et professeur de civilisation allemande à la Sorbonne, constate que Berlin est prêt à faire un pas pour aider les pays du Sud, plus durement touchés, mais que certaines lignes rouges restent "infranchissables".
[...]
- C'est toujours la même : les corona bonds. Alors que l'Italie, l'Espagne et la France pensent qu'il faut mutualiser les dettes européennes liées à la crise du coronavirus, l'Allemagne pense que ce serait ouvrir une boîte de Pandore et que ce dispositif servirait ensuite à accueillir toutes les autres dettes ! Cette ligne rouge reste infranchissable.
[...]
- La chancelière s'est vraiment concentrée sur la crise sanitaire, à la différence d'Emmanuel Macron, qui a pris en compte toutes ses ramifications. Elle laisse une grande marge de décision et de communication aux Lander. En France, on assiste à une remise en cause du cap économique que Macron avait fixé depuis 2017. Il est question de mettre de côté la réforme des retraites, alors que Merkel n'envisage pas un tel changement de cap.
[...]
- L'Union européenne est avant tout un marché unique, et c'est ce qui est à la base du succès économique de l'Allemagne. Pour maintenir cette prospérité, les politiciens allemands savent qu'ils doivent augmenter l'effort financier. Avec la crise, même le représentant de la frange la plus libérale au sein de la CDU, Friedrich Merz, dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, a plaidé pour augmenter le budget européen, et donc accroître l'apport allemand. Une preuve que les lignes bougent.
[...]
Voir l'article sur le site de l'Express (réservé aux abonnés).
Partager