Sur le front politique, la bataille contre l’AfD
La stratégie à adopter envers le parti anti-migrants Alternative pour l’Allemagne (AfD), ambigu vis-à-vis du terrorisme d’extrême droite, divise le camp de la CDU, en campagne interne pour trouver son nouveau leader.
Quels sont les liens avérés entre l’AfD et l’extrême droite violente ?
Officiellement, l’AfD a condamné les fusillades de Hanau. Son porte-parole fédéral, Jörg Meuthen, parle de « l’acte délirant d’un fou ». Cependant, sur son compte officiel Twitter, l’AfD a soulevé l’indignation en publiant un lien qui dirige vers le manifeste raciste et complotiste de l’auteur présumé de la tuerie, qui se voulait un « message à l’ensemble du peuple allemand ». « Si vous ne partagez pas la même vision du monde que l’assaillant, supprimez le tweet, et arrêtez de partager ses écrits ! », lui a enjoint un internaute. Réponse en forme de refus de l’AfD : « Lisez-le. Cela n’a rien à voir avec la politique. » Beaucoup ont dénoncé un rôle incendiaire, dans la foulée de l’attentat. Les bars à chicha, lieux ciblés par l’assaillant de Hanau, étaient régulièrement stigmatisés par des responsables de l’AfD.
Des porosités existent entre l’extrême droite la plus radicale et l’AfD. Le leader de Thuringe, Björn Höcke, chef de file de la frange dure de l’AfD Der Flügel (« L’aile »), est connu pour sa proximité avec des néonazis actifs et le mouvement islamophobe Pegida. Selon une enquête de 2018 du journal Die Zeit, une trentaine de collaborateurs de l’AfD sont d’anciens militants d’organisations d’extrême droite (ultranationalistes du NPD, néonazis ou identitaires).
- « Beaucoup d’entre eux diffusent des commentaires racistes et des théories du complot », assure Nele Katharina Wissmann, du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa).
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