«Tout le monde a peur» : après l’Ukraine, doit-on craindre une invasion russe de pays de l’ex-URSS ?
Signe de leur fébrilité, la Géorgie et la Moldavie ont déposé en même temps une demande d’adhésion à l’Union européenne. Ces anciens satellites du bloc soviétique redoutent de subir le même sort que l’Ukraine.
« Qui sera le prochain ? » s’est interrogé l’ambassadeur albanais à l’ONU, Ferit Hoxha, après l’invasion russe de l’Ukraine. Les Moldaves et les Géorgiens se voient bien tout en haut de la liste. « Ils se trouvent dans la même situation stratégique que l’Ukraine : anciens membres de l’URSS, ces deux États indépendants ont des territoires sécessionnistes soutenus par Moscou politiquement », résume Julien Théron, enseignant en conflits et sécurité internationale à Sciences-po. Signe de leur fébrilité, ils ont déposé jeudi dernier leur candidature pour adhérer à l’Union européenne.
À Palanca, village frontalier avec l’Ukraine, « tout le monde a peur », confie à l’AFP Alexio. Ce Moldave de 23 ans distribue bénévolement thé et café aux réfugiés ukrainiens frigorifiés, dont le flot grossit un peu plus chaque jour. Peur de revivre ce qu’ils ont vécu il y a trente ans : en 1990, la région de Transdniestrie, à l’est du pays, avait fait sécession après une brève guerre civile, dans le sillage de l’effondrement de l’Union soviétique. Moscou y a déployé une base militaire, plus de 1500 soldats et un dépôt de 20 000 tonnes de munitions. Les appels de Chisinau à un « retrait inconditionnel » sont restés sans réponse.
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Conflits gelés
Ces pays sont fragilisés par des « conflits gelés » sur leurs territoires qui pourraient bien se réchauffer avec la guerre en Ukraine. En Géorgie comme en Moldavie, des troupes russes siègent dans les enclaves sous le contrôle de Moscou,
précise Tatiana Kastouéva-Jean. « La Géorgie affiche depuis longtemps son orientation pro-européenne et pro-atlantique, ce qui est l’une des raisons des violentes réactions russes à l’égard de ce pays. » L’expansionnisme russe pourrait ainsi réveiller des velléités de sécessions endormies.
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> L'interview en intégralité sur Le Parisien.
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