Transition énergétique, qui seront les maîtres des horloges ?
Pour que le bas carbone triomphe, il va falloir que les énergies fossiles coûtent cher, très cher. Les politiques vont devoir le dire et arrêter de jouer la surprise.
Hausse du prix de l'essence à la pompe, explosion du prix du gaz, flambée des prix de l'électricité sur les marchés de gros : partout, les prix de l'énergie s'affolent... et les politiques paniquent. Chacun y va de sa proposition édredon : chèque énergie ici, baisse de la TVA à 5,5% sur l'essence là...
Que les prix de l'énergie soient instables, rien de nouveau sous le soleil. Il serait cependant dangereux de croire que ce qui se passe en septembre 2021 sur le front énergétique n'est que l'énième répétition du scénario bien connu de la volatilité des marchés énergétiques. La réalité est autre. La transition énergétique a commencé, et nous entrons dans un monde inconnu où vont cohabiter le vieux monde construit sur le tout-pétrole et le nouveau, du bas carbone. Inconnu, car il est difficile de savoir quel en sera le tempo, et, surtout, qui battra la mesure.
Jusqu'alors, cette question n'était pas à l'ordre du jour : cette transition bas carbone n'est-elle pas le fruit de notre volonté, sanctionnée par l'accord de Paris, que nous avons voulu, négocié, ratifié ? N'est-elle pas pensée et exécutée "selon le plan", en suivant les scénarios de l'Agence internationale de l'énergie, les courbes de la stratégie nationale bas carbone, tous ces beaux diagrammes où l'on voit la part des fossiles reculer de manière linéaire et les émissions de CO2 baisser d'autant ? Ces scénarios, les politiques les exhibent à l'envi. Car les plans stratégiques en fond d'écran d'un discours politique sont comme les canards d'Audiard dans un parc : "ça fait cossu", solide, bien établi. De même, ces stratégies valent autant (plus ?) pour ce qu'elles symbolisent que pour leur contenu pratique : la représentation technique du concept politique de la maîtrise de notre destin énergétique.
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