Turquie: l'ambiguïté peut-elle tenir lieu de politique étrangère ?
Difficile de comprendre aujourd’hui ce qui guide la diplomatie turque. Pays essentiel entre l’Europe et le Moyen-Orient, puissance régionale incontournable, la Turquie de Recep Tayyip Erdogan peine à afficher une ligne claire, que ce soit par rapport à la Syrie, à l’Iran, à l’Europe. Cette ambiguïté est-elle voulue ou subie ?
Il y aura le prince Charles. Il y aura les premiers ministres australien et néo-zélandais. La Turquie commémore demain le 100e anniversaire de la campagne de Gallipoli, plus connue chez nous sous le nom de bataille des Dardanelles. Bataille qui vit s’affronter les troupes franco-britanniques et celles de l’empire ottoman : une victoire pour ce dernier mais aussi le début de la fin.
Les autres années, la célébration avait lieu chaque 25 avril. Pour ce centenaire, la date a été avancée au 24, soit exactement le même jour qu’une autre commémoration : celle du génocide arménien. De nombreux chefs d’Etat, parmi lesquels François Hollande et Vladimir Poutine, sont attendus à Erevan. Evidemment, faire coïncider ces deux anniversaires ne doit rien au hasard. L’initiative en revient au président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Invité(s) :
Dorothée Schmid, docteur en science politique et directrice de recherche à l’Institut français des relations internationales (IFRI), responsable du programme «Turquie contemporaine»
Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble, chercheur associé à l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul
Emre Demir, rédacteur en chef et fondateur de l'hebdomadaire Zaman France