Limiter la casse. C'est le mot d'ordre en Ukraine depuis le début de l'année 2024. Ces derniers mois, l'armée russe est repassée à l'offensive sur tous les fronts. Mi-avril, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a reconnu que la situation militaire s'était «considérablement dégradée» dans l'est, évoquant des «succès tactiques» des Russes. Si les gains russes n'excèdent pas quelques dizaines de kilomètres carrés chaque semaine, Moscou mène une guerre d'attrition et tente de créer les conditions d'une offensive plus massive, que les forces de Kiev auraient vraisemblablement toutes les peines du monde à repousser.

Dans ce contexte, l'aide américaine votée au Congrès arrive à point nommé. Après des semaines d'attente et de tergiversations, la Chambre des représentants puis le Sénat ont validé un paquet d'aide d'une valeur exceptionnelle de 61 milliards de dollars. Sur cette somme, Kiev a obtenu 27 milliards pour l'achat d'armes et 10 milliards pour une aide non-militaire…

Au sujet de l'annonce par le département américain de la Défense de la mise en place d'un premier programme d'aide pour répondre aux besoins urgents de l'Ukraine d'une valeur d'un milliard de dollars :

«Ce sont des armes essentielles pour permettre à l'Ukraine de tenir quelques semaines, avant que le gros de l’aide n’arrive», souligne Léo Péria-Peigné, spécialiste de l'armement au Centre des études de sécurité de l'Ifri. 

Avec l'aide américaine, Kiev va pouvoir «rééquilibrer le rapport de feu», note Léo Péria-Peigné. Aussi, cette aide devrait permettre d'endiguer les assauts russes : 

"Cela fait plusieurs semaines que les Russes peuvent avancer plus facilement car ils sont en capacité d’avancer sans craindre l’artillerie ukrainienne", abonde Léo Péria-Peigné.

"Avec cette aide, les États-Unis donnent à l'Ukraine les moyens d'équilibrer la logique d'attrition imposée par la Russie", confirme Léo Péria-Peigné. 

Cependant, il n'est pas question d'envisager une offensive d'ampleur des forces locales : 

Pour cela, il leur faut du matériel de génie, que je ne vois pas arriver pour l'instant, explique le chercheur à l'Ifri.