Viktor Orban : belle paire de scandales !
Pour Viktor Orbán, le répit aura été de courte durée. Début février, un scandale lié à la grâce d’un homme condamné pour complicité dans une affaire de pédophilie, ébranlait son parti et lui coûtait la démission de deux de ses fidèles : la présidente de la République, Katalin Novák, ayant signé le décret et l’ancienne ministre de la Justice, candidate de son parti aux européennes, Judit Varga.
À présent, cest carrément le Premier ministre hongrois qui est dans la tourmente. En cause : les révélations de Péter Magyar.
L’ex-mari de Judit Varga, ancien haut fonctionnaire du Fidesz, est entré en dissidence à la suite de la démission de son ancienne épouse. Le 26 mars, il rendait public un enregistrement censé prouver la corruption à l’œuvre au sein du gouvernement. Dans ce document audio datant de janvier 2023, son ex-femme évoque des cas de corruption au sein du cabinet de Viktor Orbán et des entraves à l’indépendance de la justice. De quoi raviver la colère et pousser des milliers de personnes à se rassembler le jour-même devant le Parlement pour réclamer la démission du Premier ministre. Un air de déjà-vu après des manifestations liées au premier scandale d’une ampleur inédite.
Mais pour Eszter Karacsony, historienne et experte de la Hongrie à l’Institut français des relations internationales (Ifri), le caractère « interne » de l’affaire change la donne.
« Cette fois les attaques viennent d’un proche du système, souligne-t-elle. Or, jusqu’à maintenant, jamais Viktor Orbân n’avait été contesté de l’intérieur. »
Une première qui accrédite les accusations portées avant même qu’elles ne soient vérifiées et fragilisé d’autant plus le régime « illibéral » - comme il le qualifie lui-même - instauré «au nom de l’intérêt de la nation ». Régime auquel Péter Magyar s’est officiellement attaqué le 15 mars en rassemblant 130000 personnes à Budapest pour annoncer la création de son propre mouvement politique : Debout, Hongrois ! D’après des sondages, il se voit crédité de 13% d’intentions de vote avant même de devenir un parti.
Pour Eszter Karacsony, Péter Magyar pourrait incarner une alternative.
« C’est en tout cas ce qu’il cherche à faire avec un positionnement conservateur restaurant la séparation des pouvoirs et surtout, pro-européen, alors qu’Orbán a toujours mené une politique d’obstruction avec l’UE. »
[…]
> Lire l'interview sur le site de Franc-Tireur
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