Xi Jinping en Europe, une visite rare et beaucoup de fausses attentes
Le président chinois revient sur le continent européen pour la première fois depuis 2019 et la fin du covid. Paris, Belgrade et Budapest sont au programme d’une visite qui illustrera l’érosion des relations sur fond de tensions commerciales et géopolitiques
Une demi-décennie. C’est le temps qu’il aura fallu pour surmonter la crise du covid et renouer avec l’Europe. Xi Jinping entamera lundi une tournée qui l’emmènera en France, puis en Serbie et en Hongrie. Il n’avait plus mis les pieds sur le continent depuis 2019, une éternité diplomatique. L’occasion de mesurer l’étendue du délitement des relations. Alors que la Chine était convoitée tant pour son marché que pour ses investissements il y a encore cinq ans, elle ne fait plus aujourd’hui figure de relais de croissance mais bien de défi à ses industries et à sa sécurité. Si elle reste courtisée, c’est pour une tout autre raison: sa supposée capacité à freiner la dérive guerrière de son allié russe. Mais est-ce dans son intérêt ?
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En mémoire du gaullisme
La célébration du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques sera propice au rappel d’une France gaulliste qui ne s’en laissait pas conter par les Etats-Unis en 1964. Alors que la Commission européenne est perçue à Pékin comme un relais de la politique d’endiguement que mèneraient les Etats-Unis notamment sur le plan technologique, l’autonomie stratégique défendue par Emmanuel Macron n’est pas faite pour déplaire aux autorités chinoises. Paris ne va pas pour autant rompre avec la solidarité européenne. C’est en compagnie d’Ursula von der Leyen que le président français entamera les discussions pour mieux souligner que les intérêts de l’Europe sont aussi ceux de la France.
Et tout en haut de la pile de ces demandes européennes, il y a l’espoir que Xi Jinping fasse pression sur Vladimir Poutine, du moins pour freiner son agression de l’Ukraine.
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« Dans l’ensemble, la Chine considère que cette guerre ne la concerne pas et elle refuse de s’y impliquer, indique pour sa part dans une note Marc Julienne, directeur du Centre Asie à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Des initiatives comme la publication de positions gouvernementales ou la désignation d’un envoyé spécial pour l’Eurasie visent à donner de la matière au récit officiel qui présente Pékin comme un acteur «neutre» et «constructif», mais n’ont pas pour finalité de peser sur le conflit.»
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Les meilleurs clients de la Chine
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