Xi Jinping en France : l’Ukraine et les tensions commerciales au cœur des enjeux de la visite
Le président chinois, en visite d’Etat dans l’Hexagone les 6 et 7 mai avant un passage en Serbie et en Hongrie, veut pousser les Européens à prendre leurs distances avec les Etats-Unis.
Xi Jinping ne s’est jamais rendu à Kiev et ne semble pas avoir l’intention de le faire. La guerre en Ukraine devrait néanmoins dominer la tournée que le président chinois s’apprête à faire en Europe, alors que le conflit s’enlise, vingt-six mois après l’invasion russe. Le dirigeant communiste est arrivé dimanche 5 mai dans l’après-midi en France, où il devrait rester deux jours avant de partir vers la Serbie et la Hongrie.
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L’« autonomie stratégique » française
Alors que les relations entre Bruxelles et Pékin sont de plus en plus tendues, notamment depuis que les Vingt-Sept ont qualifié la Chine de « partenaire, concurrent et rival systémique », en 2019, Pékin privilégie les capitales plus ouvertes à son égard. Ainsi, la Chine est aujourd’hui le premier investisseur étranger en Serbie, pays candidat à l’UE, y assurant notamment la construction d’infrastructures. Les deux partenaires ont signé un accord de libre-échange en marge d’un forum des « routes de la soie » en octobre 2023, à Pékin.
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A l’autre bout de la voie ferroviaire Belgrade-Budapest, en train d’être rénovée par des entreprises chinoises, Xi Jinping passera ensuite trois jours dans la Hongrie de Viktor Orban. Le dirigeant illibéral, prompt à croiser le fer avec les instances européennes, est le seul gouvernant des Vingt-Sept à avoir assisté au forum d’octobre. Il s’oppose de façon systématique aux résolutions européennes condamnant l’attitude de la Chine.
« Le message envoyé par Xi est limpide : opposition à l’OTAN, lutte d’influence avec les Américains en Europe et soutien des régimes illibéraux », analyse Marc Julienne, directeur du centre Asie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), dans une note.
Vives critiques
Si l’Elysée revendique d’être capable de « parler à tout le monde », la mise en scène d’une relation personnelle avec le dictateur Xi Jinping, qui rappelle l’invitation de Vladimir Poutine par Emmanuel Macron au fort de Brégançon (Var) en 2019, suscite de vives critiques.
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