Turquie, les ambitions bridées
La Turquie, à travers les élections de ce printemps, s’est encore montrée emblématique du temps. Un temps où nombre de régimes politiques oscillent entre formes démocratiques et concentration autoritaire du pouvoir. Où l’inflation et la récession succèdent à d’impressionnantes périodes de croissance. Où le dérèglement international ouvre les voies de diplomaties tous azimuts, balançant entre fidélités politiques variées. Face à la guerre d’Ukraine, Ankara joue toutes ses cartes en élargissant ses espaces de présence et d’intervention. Elle est plus nécessaire que jamais à tous ses partenaires, quel que soit son destin intérieur.
Le conflit russo-ukrainien : une opportunité pour la Turquie
Face au conflit ukrainien, Ankara, qui avait auparavant développé avec chacun des belligérants une relation spéciale basée à la fois sur l'histoire et sur l'intérêt économique, adopte une stratégie de neutralité active, d'équilibre.
Après le divorce, une entente glaciale : le rapprochement de la Turquie avec les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite
Après les printemps arabes, les relations de la Turquie avec l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis se sont rompues en raison de divergences idéologiques nettes. Alors que Riyadh et Abou Dhabi ont cherché à préserver le statu quo dans la région en adoptant une approche contre-révolutionnaire, la Turquie est apparue comme une puissance pro-révolutionnaire, en remettant en question l’ordre établi et en soutenant l’islam politique.
La construction de l'autonomie stratégique européenne face à la profondeur stratégique turque : le jeu diplomatique de Macron
Depuis son entrée en fonction en 2017, Emmanuel Macron a été le principal défenseur du développement de ‘l’autonomie stratégique’ européenne, qui vise à renforcer l’indépendance géostratégique de l’Union européenne (UE). Cette volonté d’affirmer le rôle de l’UE sur la scène internationale, à commencer par son voisinage immédiat, est en opposition frontale avec la stratégie d’expansion turque dans plusieurs zones stratégiques.
Conflits en Méditerranée orientale : des stratégies contradictoires à la double approche de l'Allemagne et de la France
Ces dernières années, la Méditerranée orientale est devenue la scène d'un conflit de plus en plus internationalisé et militarisé, aux enjeux multiples et interconnectés, et une arène où une variété croissante d'acteurs projettent leurs ambitions géopolitiques.
Retour aux "traditions" : l'évolution du positionnement turc à propos du conflit chypriote
Lorsque le Parti de la justice et du développement (AKP) arrive au pouvoir en 2002, le parti défend une solution bi-communale fédérale sur le dossier chypriote et soutient le Plan Annan qui prévoit la réunification de l’île.
France vs. Turquie en Méditerranée orientale : une rivalité géopolitique entre un "gardien" de l'ordre ancien et une puissance émergente défiante
Le bras de fer franco-turc des derniers mois est avant tout une compétition géopolitique d'influence en Méditerranée orientale. Il doit être compris à la lumière de la montée de la Turquie en tant que puissance émergente en quête d’autonomie géostratégique et du malaise de la France face à l’affirmation croissante d’Ankara dans une région que Paris considère traditionnellement comme faisant partie de sa sphère d’influence.
Les éminences grises de la politique étrangère de Recep Tayyip Erdoğan
La très active politique étrangère de la Turquie est souvent assimilée à la seule volonté de Recep Tayyip Erdoğan, président de la République (depuis 2014) et chef incontesté de l’AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi, Parti de la Justice et du Développement), parti conservateur d’inspiration islamique au pouvoir depuis 2002. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi.
La Turquie : une puissance émergente qui n'a pas les moyens de ses ambitions
La Turquie adopte une posture de plus en plus hostile aux pays occidentaux. Son activisme en Méditerranée orientale et en Libye en est l’illustration.
La gestion très politisée du COVID-19 en Turquie
Avec 138 657 cas et 3 786 décès déclarés au 11 mai 2020, la Turquie est le neuvième pays le plus touché en nombre de cas par le coronavirus COVID-19 dans le monde, premier au Moyen-Orient. Depuis l’annonce du premier cas le 11 mars, la gestion de l’épidémie dans le pays, qui se positionne comme plateforme commerciale et touristique, constitue un nouveau test de résistance pour Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis dix-sept ans. Alors que les magasins commencent à rouvrir et que les populations à risque sont autorisées à sortir après plus d’un mois de confinement, le président turc doit composer avec les fragilités préexistantes de son économie, mais également assumer ses récentes initiatives diplomatiques et affronter un début de pression politique interne. Comme souvent en période de crise, il apparait néanmoins résolu à tirer parti de ce moment pour faire avancer son agenda politique.
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