Pétrole : mythe et réalité de l'hégémonie des Etats-Unis
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Résumé
En septembre 2003, soit près de cinq mois après la fin déclarée de la guerre en Irak, le marché pétrolier mondial se caractérise avant tout par la continuité. Les bouleversements annoncés par ceux qui affirmaient que les Etats-Unis s’étaient lancés dans une 'guerre pour le pétrole' ne se sont pas produits. Les prix restent élevés, le retour de l’Irak sur le marché sera long et coûteux, ses ressources ne sont pas monopolisées par les compagnies américaines, l’OPEP conserve son influence, et les liens spéciaux entre Riyad et Washington, s’ils se sont détériorés, n’ont pas été coupés. Au total, la Russie est aujourd’hui la grande bénéficiaire de la situation. Pour l’avenir, il ne semble pas que le projet d’un Moyen-Orient sécurisé puisse se réaliser à courte échéance, pas plus que son intégration dans un marché pétrolier libre. Car les perspectives immédiates sont plutôt celles d’une persistance à la fois de l’instabilité de la situation économico-politique en Irak, et de l’insécurité que des forces incontrôlées font régner dans ce pays sur l’offre de pétrole.
Michel Chatelus est professeur des universités en sciences économiques à l'Institut d'études politiques de Grenoble et chercheur associé au département Energie et politiques de l'environnement du LEPII (Grenoble).