Un an après sa victoire, où en est Joe Biden?

Un an après l’investiture de Joe Biden, le 20 janvier 2021, un premier bilan peut être proposé. Son programme était ambitieux et sa mise en œuvre est rendue difficile, en particulier du fait des divisions au sein du Parti démocrate. Quant à l’opposition républicaine, elle reste fortement sous l’influence de Donald Trump.

La bipolarisation persistante rend difficile tout pronostic pour les prochaines élections. Il est cependant possible qu’en 2022, les démocrates perdent la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants.
Joe Biden est arrivé au pouvoir en janvier 2021 avec deux promesses principales : apaiser et réconcilier le pays après quatre ans de psychodrame et d’incompétence au plus haut sommet de l’administration fédérale, orchestrer le retour du rôle redistributif de l’État dans l’intérêt des classes moyennes américaines. On peut ajouter un troisième engagement : rétablir la crédibilité morale des États-Unis sur la scène internationale.
Il est sans doute injuste de dresser si tôt un bilan de sa présidence. Mais, déjà, se profilent les élections de mi-mandat de novembre 2022. Compte tenu de l’impopularité du Président dans les sondages actuels, il n’est pas impossible qu’elles voient le Sénat voire la Chambre des représentants repasser du côté républicain. Les réformes du Président, dont l’adoption est si délicate depuis un an, deviendraient tout à fait impossibles à faire voter par le Congrès. L’essentiel du travail législatif de cette administration est donc peut-être déjà accompli.
Surtout, Biden doit faire tant de concessions à ses différentes oppositions (il est vrai que l’art du compromis est l’une des forces du Président, qui fut sénateur pendant trente-six ans) qu’il n’est pas évident de déterminer la ligne de son action jusqu’à présent. Il est donc pertinent de faire le point sur les réalisations de son administration depuis janvier 2021.
Un grand projet social : le plan Build Back Better
De fait, le projet initial de Biden était ambitieux. Pendant la campagne de 2020, ses équipes, plutôt centristes, avaient mis en place des groupes de travail avec l’aile gauche du parti sur un certain nombre de thèmes. Il ne s’agissait pas seulement de récupérer les voix des électeurs progressistes, mais aussi de construire un vrai programme de compromis. Ainsi, pour ce qui est de la politique intérieure, le projet démocrate pour 2020 s’organisait autour d’exigences très à gauche dans le contexte américain. Regroupés sous la bannière du « Plan pour reconstruire mieux » (Build Back Better Plan), les programmes de relance économique, d’investissement massif dans les infrastructures, dans les dispositifs d’aide aux familles et dans la lutte contre le changement climatique consacraient la rupture avec l’ère du libéralisme économique reaganien et la volonté de remettre en route l’ascenseur social aux États-Unis.
Plan de l'article
- Un grand projet social : le plan Build Back Better
- Le Parti démocrate divisé
- L’insoluble crise migratoire
- Une majorité de républicains trumpistes
- L’enjeu du droit de vote
- Les enjeux sociétaux, un thème de campagne
- La menace chinoise, un principe unificateur
- Biden : bilan et perspectives
Article paru dans la revue Etudes, janvier 2022 (accès payant)
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes États-Unis de Trump, adversaires stratégiques et idéologiques de l’Europe
Le pire cauchemar sécuritaire des Européens semble se produire : mardi 18 février 2025, les ministres des affaires étrangères américain et russe Marco Rubio et Sergueï Lavrov se sont retrouvés en Arabie saoudite pour engager la normalisation des relations entre leurs deux pays. La réunion avait aussi pour objectif de mettre en place des négociations de paix pour l’Ukraine. Susceptibles d’affecter tout le vieux continent, les échanges se sont néanmoins déroulés sans les Européens ni les Ukrainiens.
L’autoritarisme trumpien mènera-t-il à une crise constitutionnelle ?
Depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025, le président Donald Trump a signé une soixantaine de décrets (executive orders) pour mettre en œuvre l’ensemble de son programme politique. De nombreuses autres mesures ont aussi été engagées par la Maison-Blanche et le nouveau Département de l’efficacité gouvernementale (Department of Government Efficiency, DOGE) dans le cadre de ces décrets.
Trump 2 : les fondamentaux de la nouvelle guerre commerciale
C’est par un communiqué du 1er février 2025 que le président Trump a annoncé la mise en place de taxes de 10 % sur les produits chinois et de 25 % sur les produits canadiens et mexicains . Si les premières sont appliquées par décret exécutif depuis le 4 février, les secondes ont obtenu un sursis de 30 jours. L’annonce de sanctions contre les produits de l’Union européenne (UE) serait, quant à elle, imminente.
Entre nationalistes conservateurs et tech-libertariens : les idées d’extrême droite dans l’administration Trump 2
Les responsables et les conseillers de l’administration Trump 2 représentent des courants idéologiques divers et, pour certains, relativement nouveaux à Washington.