Transition énergétique et nucléaire en France : je t'aime, moi non plus

De 1945 à 1973, durant les " trente glorieuses ", la France connait la période de croissance économique la plus forte de son histoire. Dans le même temps, la dépendance à l’égard du pétrole s’accroit. Or croissance économique et consommation énergétique sont intimement liées. Dans la plupart des pays, une croissance de 1% du PIB s’est longtemps traduite par une augmentation de 1% de la consommation d’énergie primaire. C’est particulièrement vrai en Europe dans les années 1960.
Depuis, l’amélioration de l’efficacité énergétique des processus industriels et la tertiarisation des économies ont permis d’amoindrir cette corrélation. Pour couvrir les besoins énergétiques tels qu’annoncés par les différents scénarios de l’époque, hormis l’hydroélectricité qu’elle développe, la France a peu de solutions : pas de pétrole, et des réserves de gaz et de charbon insuffisantes pour assurer l’approvisionnement énergétique français à long et même moyen terme. La France se tourne donc naturellement vers la technologie nucléaire pour produire son électricité. Aujourd’hui, ¾ de l’électricité française est d’origine nucléaire. La catastrophe de Fukushima, mais aussi la décision de l’Allemagne de sortir du nucléaire et la politique européenne de l’énergie posent la question de la part du nucléaire dans le mix énergétique français. L’engagement du Président François Hollande d’ouvrir un débat sur la transition énergétique est une formidable opportunité, mais qui devra prendre garde à intégrer tous les paramètres, en particulier les coûts, les ordres de grandeur et les horizons de temps.
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