L'Algérie, nouvelle force régionale ? / Arménie-Turquie : le centenaire manqué
Dans un environnement en feu, l’Algérie semble étrangement calme, mais les orages s’approchent : chute du prix des hydrocarbures dans une économie très dépendante, baisse d’une rente qui assure la paix sociale, blocage du système politique, déstabilisations du Maghreb (Tunisie, Libye…) et du Sahel (Mali…). Alger se retrouve face à des choix difficiles. Comment régler la succession du président Bouteflika, avec une société de plus en plus dépolitisée mais qui conteste l’opacité du régime ? Est-il possible de diversifier enfin une économie toujours structurée par la rente ? Comment se garder des désordres extérieurs ? Principale puissance militaire de la région, l’Algérie a choisi depuis des décennies le non-engagement extérieur, une option qui n’est plus viable. Au plan interne et au plan externe, le régime va devoir démontrer une souplesse qui lui permette de gérer des situations nouvelles et potentiellement très dangereuses.
Cette livraison de Politique étrangère s’attache également à deux thèmes majeurs de l’actualité de 2015 : le centenaire du génocide arménien, occasion de rapprochement entre Ankara et Erevan gaspillée, mais révélatrice, entre autres, des contradictions turques ; et la mutation des migrations internationales, en particulier celles qui concernent l’Europe et l’espace méditerranéen.
La négociation d’un éventuel Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), la vision chinoise des « nouvelles Routes de la soie », l’état de la Somalie, la piraterie dans le golfe de Guinée, les rapports entre les États musulmans et l’islam de France : autant d’autres sujets de réflexion développés dans ce numéro, au cœur des débats internationaux les plus présents.
Le non-interventionnisme de l'Algérie en question
Marquée par son passé colonial, l’Algérie ne souhaite plus que des puissances étrangères s’ingèrent dans ses affaires intérieures.
Alger-Moscou : évolution et limites d'une relation privilégiée
Pendant la guerre froide, l’Algérie était un partenaire privilégié de l’Union soviétique. Les liens entre les deux pays se sont distendus dans les années 1990 avant de connaître un regain depuis quinze ans.
Introduction : L'Algérie. Blocages internes, instabilités externes
Vingt ans après la guerre civile qui a ensanglanté l’Algérie dans les années 1990, le pays a retrouvé un semblant de paix et une relative stabilité.
Les États musulmans et l'islam de France
Les tentatives successives d’institutionnalisation de l’islam de France n’ont pas abouti à un résultat pleinement satisfaisant.
La politique étrangère de l'Algérie : le temps de l'aventure ?
Largement déterminée par l’héritage de la diplomatie de l’après-indépendance, par le repliement contraint de la période de guerre civile et l’obsession de quelques dossiers régionaux, la diplomatie algérienne va devoir se redéfinir face à un monde qui change.
L'Algérie, un Etat pétrolier en danger
Déjà en novembre 2013, nous alertions sur les fragilités du secteur des hydrocarbures en Algérie1, secteur pourtant capital pour l'économie du pays.
Les relations germano-algériennes : Une relance par la coopération énergétique ?
Les relations bilatérales entre l’Allemagne et l’Algérie sont officiellement qualifiées, par les deux parties, de bonnes et amicales. Pourtant, en Allemagne, les erreurs d’appréciation du « Printemps arabe » qui avaient entraîné un manque d’intérêt pour le territoire algérien marquent encore la politique extérieure.
Le Maghreb dans la politique arabe de la Turquie : Aperçus sur une stratégie en développement
Pays passé en moins d’un siècle du statut d’empire vieillissant à celui de république laïque moderne et orientée vers l’Occident, la Turquie est entrée dans le XXIe siècle en tant que puissance économique déterminée à jouer un rôle régional et international de plus en plus important, commençant par retisser des liens avec un monde musulman qu’elle avait longtemps négligé.
Les relations des Touaregs aux Etats : le cas de l'Algérie et de la Libye
La projection économique des pays du Maghreb sur l'Afrique subsaharienne
Largement interrompues dès les prémisses de la période coloniale, les relations commerciales entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne prennent un nouvel essor avec l’ère des indépendances. Toutefois, la stratégie de projection économique des trois pays du petit Maghreb reste, jusqu’à la fin des années 1990, très fortement marquée par la politique africaine du pays.
Stratégie et présence économiques des Etats-Unis au Maghreb
Avant les attentats du 11 septembre, les rapports entre les Etats-Unis et le Maghreb tendaient à se renforcer. Après avoir longtemps cédé le champ au partenaire "naturel" européen, l'action américaine au Maghreb s'inscrivait alors dans une dynamique déclenchée deux ans plus tôt par un membre de l'administration Clinton, Stuart Eizenstat, en vue de réduire les obstacles intrarégionaux et stimuler les investissements américains vers une région où ils sont peu représentés. Washington donnait ainsi l'impression de s'impliquer davantage pour promouvoir l'émergence d'un marché maghrébin fort, complémentaire et intégré à l'économie mondiale.
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