Allemagne : «Le SPD a gagné beaucoup de ministères importants»
D'après plusieurs médias allemands, un accord de coalition a enfin été trouvé entre les sociaux-démocrates du SPD et l'alliance CDU-CSU pour former le prochain gouvernement allemand. Barbara Kunz, chercheuse à l'Ifri, en décrypte les enjeux.
Après quatre mois de suspense sur l’issue des négociations pour aboutir à un nouveau gouvernement, un accord de principe a été trouvé mercredi. Sans que cela n’ait été confirmé par une annonce officielle, plusieurs médias allemands ont annoncé que la CDU-CSU, l’alliance de partis conservateurs dirigée par la chancelière, Angela Merkel, réélue en septembre, et les sociaux-démocrates du SPD s’étaient enfin entendus pour démarrer un nouveau gouvernement. Barbara Kunz, chercheuse au Comité d’études des relations franco-allemandes de l’Institut français des relations internationales (Ifri), analyse pour Libération ce que signifie cet accord tant attendu.
Le SPD aurait notamment obtenu les ministères de la Justice, des Finances, des Affaires sociales, de l’Environnement et des Affaires étrangères. Les sociaux-démocrates sont-ils les grands gagnants de ces négociations ?
Je ne pense pas. Il semble que l’accord soit assez équilibré entre les trois formations politiques. Le SPD a gagné beaucoup de ministères importants, mais la CSU a remporté le ministère de l’Intérieur et devrait obtenir la création d’un ministère de ce qu’on peut traduire en français comme celui de «l’identité nationale». Cela fait partie de la stratégie des conservateurs de se positionner plus à droite pour bloquer l’avancée du parti d’extrême droite AfD, entré en octobre au Bundestag. La CSU devrait avoir aussi le ministère des Transports et de l’Aide au développement. De son côté, la CDU devrait gagner les ministères de la Défense, de l’Economie, de l’Agriculture, de la Santé et de l’Education.
Le SPD aurait inscrit dans l’accord des mesures de relance de l’Union européenne qui correspond aux ambitions d’Emmanuel Macron…
Oui. Et les ministères qui intéressent le plus le président français pour son projet de refonte de l’Union européenne, c’est-à-dire les Affaires étrangères et les Finances, sont aux mains des sociaux-démocrates, dont il est proche.
Lire l'interview sur le site de Libération
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