COP26 : la forêt, alibi de la Russie dans la lutte contre les gaz à effet de serre
Moscou s'est engagé à lutter contre la déforestation et veut faire de la taïga son principal atout contre le réchauffement climatique.
Des bouleaux à perte de vue. Voilà le spectacle auxquels ont droit, pendant leur semaine de trajet, les voyageurs du Transsibérien, le célèbre chemin de fer de plus de 9000 km reliant Moscou à Vladivostok, sur la côte pacifique. La Russie possède le plus vaste espace forestier du globe (un peu plus de 8 millions de km2, près de la moitié de son territoire). Canne à pêche ou fusil de chasse à la main, parfois à cheval et de préférence torse nu, Vladimir Poutine aime s'y mettre en scène. Une façon de se présenter en leader viril et énergique.
Le président russe a trouvé une nouvelle utilité à son immense forêt : la lutte contre le réchauffement climatique. (...)
"L'idée, c'est de ne pas apparaître comme le mauvais élève, celui qu'on montre du doigt, comme le Brésil de Bolsonaro", relève Florian Vidal, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) et spécialiste de la transition énergétique en Russie.
"C'est tout le paradoxe entre les déclarations du Poutine sur le potentiel absorbant de son territoire et des incendies, qui produisent de plus en plus de CO2", estime Florian Vidal. Pour renverser la vapeur, le Kremlin doit revoir sa lutte contre les feux. "On est encore dans la croyance soviétique qu'il s'agit d'un processus naturel et qu'il vaut mieux laisser brûler, mais c'est oublier que les incendies ne font qu'empirer, ajoute le chercheur. Or la Russie est sous équipée pour y faire face et a même vu ses moyens humains et matériels diminuer ses vingt dernières années.(...) Le phénomène n'en est qu'à ses débuts, c'est un énorme risque dans les décennies à venir."
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