Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

En lisant la déclaration "Rio+20"

Éditoriaux
|
Date de publication
|
Référence taxonomie collections
Édito Énergie
Image de couverture de la publication
En lisant la déclaration "Rio+20"
Accroche

La lecture des 283 articles de la déclaration de " Rio + 20 " avec leur succession de " Nous approuvons… ", " Nous soutenons… ", " Nous recommandons… " suscite, au-delà d’une sympathie fatiguée, deux réflexions, l’une ponctuelle et l’autre générale.

Corps analyses

1. Notre époque, médiatique et simplificatrice, aime s’approprier des concepts inconsistants qui lui paraissent résumer des évolutions infiniment plus complexes. Il en fut ainsi au cours de la décennie 1990 de la notion de " nouvelle économie " où le remplacement des investissements de béton et d’acier par des logiciels immatériels était censé promettre une croissance régulière sans crises conjoncturelles. On sait ce qu’il en fut. Aujourd’hui la conférence de Rio chante les louanges de la croissance verte dont la couleur assure qu’elle présente tous les avantages. Or, ce concept est creux car il évoque des activités disparates, allant du recyclage des métaux à l’expansion des technologies informatiques, des applications des sciences de la vie à l’entrée dans l’ère des technologies des nanotechnologies. Et l’on peut ainsi passer sous silence les facteurs sociaux, économiques et techniques sous-jacents à toute croissance.

2. A une échelle plus vaste, " Rio + 20 " met en évidence l’énorme clivage qui s’approfondit entre deux approches. D’un côté, celle qui énumère des critères, et leur associe des objectifs en partant des trois piliers du développement durable (croissance, éradication de la pauvreté, protection de l’environnement) et en les déclinant en une multitude de thèmes partiels (l’égalité des sexes, l’accès à l’eau potable, la protection du climat, les Etats insulaires, le niveau des océans, etc…) à propos desquels on cite les recommandations de toutes les conférences des Nations-Unies et on annonce des dates illusoires tout en réaffirmant la nécessité de financements introuvables ; de l’autre, celle qui part des acteurs, gouvernements, entreprises, familles ayant des budgets à respecter, des recettes à trouver, des dépenses à contrôler, des intérêts à défendre pour survivre ou éviter des catastrophes les concernant. Certes, il existe parmi ces acteurs, certains d’entre eux qui se sont construits des niches confortables, mais cela ne change rien de fondamental à l’éventail de contraintes auquel les acteurs sont soumis.

3. " Rio + 20 " ignore tout cela et n’aborde en rien les deux questions qui dominent dans toute action concrète : celle du choix des priorités et des compromis possibles, celle de la temporalité et de l’échelonnement des efforts dans le temps. C’est sur ce constat amer que s’est terminée la conférence de Copenhague sur le climat dont les organisateurs nourrissaient l’espoir de voir fixer des plafonds d’émissions de GES alors que l’ordre des priorités des Etats-membres était la croissance, la lutte contre la pauvreté et le chômage et en troisième lieu, la protection du climat.

Il faut suivre avec soin toutes les négociations inter-étatiques mondiales pour comprendre comment pourra se construire progressivement l’indispensable gouvernance, permettant de maîtriser à travers des kermesses universelles et des clubs restreints, les multiples problèmes auxquels notre espèce doit faire face.

 

Decoration

Contenu disponible en :

Partager

Decoration
Auteur(s)
Photo
photojl.jpg

Jacques LESOURNE

Intitulé du poste

Ancien Président du Comité scientifique du Centre Énergie

Image principale
Énergie et Climat
Centre énergie et climat
Accroche centre

Le Centre énergie et climat de l’Ifri mène des activités et recherches sur les enjeux géopolitiques et géoéconomiques des transitions énergétiques. Il travaille à la fois sur les enjeux de sécurité énergétique, de compétitivité, de maîtrise des chaînes de valeur, et d'acceptabilité. Spécialisé dans l’étude des politiques européennes de l’énergie et du climat, et des marchés de l’énergie en Europe et dans le monde, ses travaux portent aussi sur les stratégies énergétiques et climatiques des grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde. Il offre une expertise reconnue, enrichie de collaborations internationales et d'événements à Paris et à Bruxelles, notamment.

Image principale

Les marchés du carbone peuvent-ils faire une percée à la COP29 ?

Date de publication
30 octobre 2024
Accroche

Les marchés volontaires du carbone (MVC) ont un potentiel élevé, notamment pour réduire le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique.

Image principale

Le secteur électrique indien à la croisée des chemins : relever les défis des distributeurs d'électricité

Date de publication
15 octobre 2024
Accroche

Le secteur électrique indien a besoin d’une réforme urgente.

Image principale

L’approvisionnement énergétique de Taïwan : talon d’Achille de la sécurité nationale

Date de publication
22 octobre 2024
Accroche

Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.

Image principale

La difficile réorganisation des chaînes de valeur des matières premières critiques – regards sur les politiques européennes de réduction des risques

Date de publication
30 septembre 2024
Accroche

La demande de matières premières critiques devant, au minimum, doubler d’ici 2030 dans le contexte des politiques actuelles de transition énergétique, la concentration des approvisionnements en matières premières critiques (MPC) – et plus encore, des capacités de raffinage – dans une poignée de pays est devenue l’une des questions fondamentales au sein des discussions internationales, bilatérales et nationales. La position dominante de la Chine et les contrôles successifs des exportations de MPC (récemment le germanium, le gallium, les technologies de traitement des terres rares, l’antimoine) indiquent une tendance à l’instrumentalisation des dépendances critiques.

Comment citer cette étude ?

Image de couverture de la publication
En lisant la déclaration "Rio+20"
En lisant la déclaration "Rio+20", de L'Ifri par
Copier