Russie - Eurasie
L’Eurasie connaît de profondes mutations. Si le passé soviétique a laissé une empreinte durable, la Russie et les pays d’Europe orientale, d’Asie centrale et du Caucase du Sud ont leur propre trajectoire.
Sujets liés

Ukraine : l'année de la paix incertaine - Politique étrangère, vol. 90, n° 1, printemps 2025

Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a promis de régler la guerre en Ukraine en 24 heures. Alors que le président américain s'installe à la Maison-Blanche, différentes options se dessinent pour le futur de ce conflit. Certaines sont plus probables que d'autres, mais aucune ne peut être écartée. Les pays européens paraissent de plus en plus divisés à l'égard de la Russie, et l'Union européenne risque de payer le prix fort si elle ne parvient pas à faire émerger une stratégie commune solide.

UE - Russie : statu quo ou nouveau départ ?
La délégation russe a retrouvé lundi son droit de vote au Conseil de l'Europe, 5 ans après sa suspension en raison de l’annexion de la Crimée. L'organisation est la première à lever des sanctions contre la Russie, sous l'influence de la France et de la Belgique. L'institution en ressort divisée.

La Russie, aussi, a la sanction facile
Les compagnies russes ne pourront plus se rendre en Géorgie à compter du 8 juillet. Vladimir Poutine a signé un décret interdisant aux compagnies aériennes russes de voler vers la Géorgie à partir du 8 juillet, officiellement pour des raisons de sécurité. L’ex-république soviétique n’est pas le seul pays sanctionné dès lors que sa politique déplaît à Moscou.

Mondialisation : le duel américano-chinois
Les dirigeants du G20 se réuniront au Japon, à Osaka, le 28 et 29 juin, où les réunions en coulisse seront plus intéressantes que les discours, déjà mis au point par les sherpas. L'économie mondialisée fonctionne de telle manière, que le tweet positif de Donald Trump en amont a aussitôt mis en joie les marchés, mais l'inquiétude domine : la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine déclenchée il y a un an n'a cessé de s'intensifier, plombant la croissance et ralentissant les échanges.

« Internet est entré dans une logique géopolitique »
Sauf en Chine, l'internet est encore largement ouvert. Mais il commence à se fermer de façon visible en Russie, avec un contrôle plus marqué sur' les contenus, mais aussi - et c’est nouveau - sur les infrastructures. Ce qui est plus notable du côté des pays occidentaux, c’est l’évolution des législations vers un contrôle plus direct des contenus, en réaction aux attentats terroristes.

Le RGPD : du droit sans vision stratégique

Interpellations musclées à Moscou lors d’une marche contre les abus policiers
Plus de 500 personnes ont été interpellées hier à Moscou lors d'une marche contre les abus de la police, et en soutien au journaliste Ivan Golunov. La plupart ont été relâchées, mais certaines interpellations ont été plutôt musclées ; une attitude qui semble contraster avec la libération "surprise" mardi d'Ivan Golunov à la suite d'un immense mouvement de contestation de la société civile russe.

Huawei, un symbole

Cyber guerre : la montée des périls
L’armée se met en ordre de bataille face au risque “cyber”. Car avec de plus en plus d’électronique à bord, les avions, les drones et tous leurs équipements sont désormais la proie de virus informatiques et de puces espionnes aux effets aussi dévastateurs que les armes traditionnelles. Comment les états-majors tententils de parer à ces nouveaux périls ?
La démocratie en Afrique : tours et détours
La démocratie est un produit complexe, qui articule un cadre juridique et une base sociale lui permettant de s’enraciner.

Chine/Etats-Unis : Game of phones
Dimanche dernier, Google a annoncé la suspension de ses services à destinations de Huawei. Une décision qui concerne plus particulièrement l’utilisation d’Android par les smartphones de la marque chinoise. Le géant des télécoms va-t-il s'en relever ? La Chine peut-elle répondre à ces sanctions ?
Vladimir Poutine est-il plus fort que jamais?
A quelques jours d'élections législatives présentées comme jouées d'avance, comment le président russe est-il redevenu incontournable, en Russie et dans le monde ?
Que va changer l’installation d’une base russe en Iran ?
La Russie a bombardé pour le deuxième jour consécutif mercredi 17 août des positions djihadistes en Syrie en faisant décoller ses avions de l’aérodrome d'Hamedan, en Iran.
D’après Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri), la coopération militaire grandissante entre la Russie et l’Iran est une « mesure de confiance » entre les deux pays.
« Il faut retrouver de la stabilité dans les relations avec la Russie »
"Il faut s’efforcer de retrouver une forme de stabilité des relations avec la Russie, tout en restant lucide sur le régime russe, ses intentions et ses capacités de nuisance. La Russie est isolée en Europe à la suite de l’annexion de la Crimée, de la déstabilisation de l’est de l’Ukraine et de son agressivité à l’égard d’un certain nombre de pays membres de l’Otan. En parallèle, l’intervention russe en Syrie a rebattu les cartes diplomatiques avec un corolaire : la marginalisation de la France dans le conflit syrien. Paris cherche donc à reprendre le fil du dialogue pour tenter de progresser sur plusieurs dossiers sensibles..."
"La Russie veut incarner la désoccidentalisation du monde"
Pour Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, la Russie se referme sur elle-même, le nationalisme servant à renforcer la cohésion d'un pays dont le modèle économique est en crise depuis 2009.
« La Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale »
Thomas Gomart (Directeur de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI).) Historien et spécialiste de la Russie, Thomas Gomart vient de publier un rapport pour l’Institut de l’Entreprise sur « Le retour du risque géopolitique : le triangle stratégique Russie, Chine, Etats-Unis ».
Que cherche à démontrer la Russie en Syrie ?
La Russie cherche à transformer le plus rapidement possible son intervention militaire en bénéfice diplomatique. Elle est intervenue depuis le mois de septembre, créant un effet de surprise, et modifie le rapport de force sur le terrain en remettant en selle le régime alaouite. Elle a réussi à relancer un processus diplomatique à Vienne à l’automne pour le Moyen-Orient et voudra reproduire cela dans les relations euro-atlantiques. Du point de vue russe, Syrie et Ukraine sont correllés de manière très étroite. Dans les deux cas, il s’agit d’un recours à la guerre limitée pour façonner l’ordre international. La diplomatie russe veut montrer que les Occidentaux se sont trompés.
Tous les moyens sont bons ?
A Paris, après les attentats du 13 novembre, on a pensé pouvoir s’entendre avec les Russes. Le problème est que la Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale qui s’observe en Syrie, en Ukraine, mais aussi dans le déploiement de forces navales et aériennes pour tester la solidité de l’Otan. La Russie veut exploiter le vide produit par le retrait américain d’Europe et du Moyen-Orient. Elle accentue le désarroi européen en soutenant des partis anti-establishment, comme le Front National en France, ou en renforçant les flux migratoires avec ses interventions. Un phénomène dont elle se sent elle-même victime, car elle a accueilli un million de personnes après les événements en Ukraine. Les Russes sont contre le multiculturalisme. Il pensent plus en termes de coexistence de civilisations qu’en termes de métissage.
La montée des tensions entre Ankara et Moscou devient très dangereuse ?
La situation est explosive entre la Russie et la Turquie et par voie de conséquence entre la Russie et l’Otan. La cohésion de l’Otan peut être en effet plus facilement testée avec la Turquie qu’avec les pays Baltes. Les leaderships d’Erdogan et de Poutine sont comparables et les deux régimes ont aussi leurs similitudes en termes d’organisation civilo-militaire. La Russie pointe les contradictions fondamentales de la Turquie, c’est à dire l’ambivalence du soutien d’Erdogan aux Frères musulmans comme le fait qu’il combat les Kurdes avant de combattre l’Etat Islamique. Les Russes sentent l’embarras très fort des capitales européennes et américaine vis-à-vis d'Erdogan.
Risque-t-on un conflit beaucoup plus étendu ?
L’histoire montre que les logiques d’alliances peuvent être un facteur déclenchant. C’est une situation très dangereuse. Nous sommes dans une fin de mandat américain, avec des leaders européens très en retrait, dont Angela Merkel affaiblie par la question des réfugiés. La crise en Syrie a permis à Moscou de se remettre dans un dialogue direct avec Washington, ce qui est l’obsession de Vladimir Poutine. La question est de faire redescendre la tension.
Dimitri Medvedev a reparlé de guerre froide. Est-ce approprié ?
La Russie renoue avec un travail d’influence et de propagande très systématique, qui est couplé à sa démonstration de force. Elle veut forger sa propre narration sur les affaires internationales. Ce n’est pas une nouvelle guerre froide dans le sens où il y a une volonté russe de s’intégrer dans l’économie mondiale et que la capacité d’entraînement de la Russie sur un bloc reste faible. Mais il y a des éléments de confrontation idéologique avec, par exemple, le rapprochement avec la Chine sur le concept de capitalisme d’Etat. Il y a une volonté d’accélérer la « désoccidentalisation » du monde. L’utilisation de cette formule par Medvedev traduit le durcissement idéologique de Moscou. Poutine fait le choix de la guerre limitée, quand son économie est en pleine récession. C’est un choix très russe de donner plus d’importance à sa dépense militaire que ne l’autorise son potentiel économique. L’empreinte de la Russie n’a cessé de se rétrécir sur la scène internationale depuis 40 ans, et c’est sans doute pourquoi elle est si démonstrative.
Virginie Robert
"Cessation des hostilités" en Syrie : espoir ou leurre?
La "cessation des hostilités" en Syrie sur laquelle sont tombés d'accord les Etats-Unis et la Russie cette nuit est-elle crédible ? Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, estime qu'avec l'accord entre les États-Unis et la Russie concernant la Syrie, "la Russie parvient indiscutablement à ses buts et arrive à obtenir quelque chose en termes diplomatiques"... "Le conflit est polymorphe. Ce que permet la Syrie à la Russie, c'est de rétablir une relation presque spéciale avec Washington, alors même qu'elle a été isolée après l'annexion de la Crimée" poursuit Thomas Gomart. "On est à un moment très particulier où la Russie fait preuve d'une démonstration de force, non seulement en Syrie mais au delà"...

La francophonie, une mine d’or ?
Face au « marché en devenir » qu’est la francophonie, les chaînes d’informations étrangères commencent à placer leurs pions. La Russie, l'Israël, et la Chine se sont déjà lancés dans la course à l’information. Julien Nocetti décrypte la stratégie de la chaîne russe Russia Today.

Face à la guerre, une Europe désarmée
Les attentats de Paris sont une nouvelle preuve tragique des failles de l'Europe en matière de défense et de sécurité. Deux experts en géostratégie évaluent leurs conséquences, sur les plans politique et économique.
Politique étrangère : la France change de pied
Avec la décision de François Hollande de participer à une « grande et unique coalition » contre Daesh, la politique étrangère française effectue un changement de position à la suite des attentats du 13 novembre. Thomas Gomart, directeur de l’Ifri, l’analyse dans le cadre de ce débat avec Yves Pozzo di Borgo et Kattar Abou Diab.
Syrie : « Moscou veut conjuguer démonstration de puissance et réalisme diplomatique »
Directeur de l'Ifri, Thomas Gomart a assisté au récent discours de Vladimir Poutine devant le club Valdaï. Il décrypte la politique du Kremlin, en particulier sur le dossier syrien.
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