Énergie - Climat
Face à l’urgence climatique et aux confrontations géopolitiques, comment concilier sécurité d’approvisionnement, compétitivité, accessibilité, décarbonation et acceptabilité ? Quelles politiques pour y répondre ?
Sujets liés
Nouvelles géopolitiques de l'énergie - Politique étrangère, vol. 89, n° 4, hiver 2024
Après le drame de Valence et alors que se termine la COP29, le dérèglement climatique oblige à examiner de très près le rythme et les impasses de la transition énergétique. Les États pétroliers du Golfe ont-ils à la fois la volonté et les moyens de transformer leurs économies gazière et pétrolière ? Les États membres de l’Union européenne ont-ils progressé depuis leur réponse en ordre dispersé aux diktats gaziers de Moscou ? Les stratégies européenne et américaine pourront-elles, un jour, converger ? Quelle place, demain et à plus long terme, pour le nucléaire et les énergies renouvelables ?
Sonatrach fait le point
Sonatrach : des défis importants à relever
Sonatrach a créé une véritable oasis de compétences dans l’appareil étatique (...), mais elle a besoin du privé pour mettre en valeur son domaine conventionnel.»
Gageure
Ce qui se joue à la rentrée à Bruxelles comme à Strasbourg, dans les arcanes du Conseil et du Parlement européens, est crucial : il s'agit d amender le fameux "winter package", le nouveau "paquet energie propre" de la Commission. L'objectif global est connu assurer 27 % de la consommation finale d énergie en 2030, à partir de sources renouvelables. Le cadre juridique et les règles economiques qui constitueront demain la doxa
europeenne le sont moins, et font l'objet d'âpres discussions. Un rapport recent(1) de l'Ifri analyse ce qui est en jeu et, en premier lieu, la portée de ce nouveau cadre législatif qui ne fait désormais plus obligation aux Etats.
2040, la fin des hydrocarbures
Le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, explique que la France doit montrer l'exemple. Ses détracteurs dénoncent un texte démagogique. En termes d'image, la mesure est importante. La France pourrait devenir le deuxième pays au monde, après le Costa Rica, à interdire l'extraction de gaz ou de pétrole conventionnel.
Quelle place pour l'énergie nucléaire aux Etats-Unis ?
Entretien avec le Directeur Général de l'agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire, William MAGWOOD.
La France ne doit pas interdire l'exploration d'hydrocarbures
Dans la feuille de route écologique remise le 15 juin au Premier ministre, le ministre de la Transition écologique et solidaire propose « l'interdiction de tout nouveau projet d'exploration des hydrocarbures ». Le symbole est fort. Mais quels sont les bénéfices réels d'une telle mesure ? La seule explication donnée à ce projet est de s'affranchir des énergies fossiles.
RTE et la transformation du système électrique européen - Vincent THOUVENIN
Vincent Thouvenin, Director for European Affairs of RTE, explains the role and challenges faced by transmission system operators in the energy transition at the 2030 horizon, and how the Clean Energy Package will accompany the transformation of our electricity systems.
Les vues d’ENTSO-E sur le Paquet Energie Propre - Laurent SCHMITT
Interview avec Laurent SCHMITT, Secrétaire Général, ENTSO-E
La transformation du système électrique français à l’horizon 2030 - Mario PAIN
L'Ifri a interrogé Mario PAIN, directeur adjoint à l'énergie au Ministère de la transition écologique et solidaire, en marge de la conférence du Centre Energie du 4 juillet à Bruxelles autour de deux questions :
- Quels sont les principaux défis du système électrique français à l’horizon 2030 ?
- Quel est le bon niveau d’harmonisation européenne pour conduire la transition énergétique à moindre coût ?
Réformer les marchés électriques européens - Florian ERMACORA
Interview avec Florian ERMACORA, Chef d'Unité Marché intérieur de l'énergie à la DG ENER, Commission européenne
Et la lumière fut
Plus d’un milliard d’humains sont aujourd’hui privés d’électricité. Or l’accès à l’énergie est un moteur de développement. C’est pourquoi les Nations unies ont fait de l’électrification universelle une grande cause planétaire. En attendant, dans les pays du Sud, on innove pour s’alimenter en courant régulier.
On a très peu de visibilité sur le programme énergétique de Donald Trump
On sait que Donald Trump est pro-pétrole et pro-charbon et qu’il veut dénoncer l’Accord de Paris pour le climat. Mais de nombreuses inconnues demeurent quant à son programme énergétique pour les États-Unis, souligne Marie-Claire Aoun, directrice du Centre Énergie de l’IFRI, interrogée par le BIP.
Quelle politique énergétique peut-on attendre de Donald Trump qui succédera en janvier à Barack Obama à la présidence des États-Unis ?
Donald Trump a annoncé énormément de choses, notamment sur l'énergie, pas toujours cohérentes. On a peu de visibilité sur son programme, alors qu'Hillary Clinton aurait largement été dans la continuité d'Obama. On a beaucoup de mal à voir ce qu'il va mettre en place et à analyser les conséquences de son élection. Mais si l'on suit les signaux qu'il a donnés pendant sa campagne, ce n'est pas de bon augure pour la COP22. La principale « victime » de ce changement, ce sera l'environnement qui ne sera plus une priorité. ll va peut-être chercher à en faire un symbole avec le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris. Au plan domestique, Obama, surtout pendant son dernier mandat, avait pris des mesures de réduction des émissions de CO2. Trump a annoncé qu'il allait détricoter tout cela mais, dans les faits, la politique environnementale américaine est menée bien plus au niveau des États qu'au niveau fédéral. Au plan fédéral, la grande mesure a été la prolongation en 2016 pour cinq ans du crédit d'impôt sur l'investissement dans le solaire et l'éolien.
L'Accord de Paris pour le climat, signé fin 2015 à la COP21, est entré en vigueur le 4 novembre. Quelles seraient les conséquences du retrait des États-Unis ?
L'article 28 de l'accord prévoit que le retrait n'est possible qu'après quatre ans en tout. Donald Trump ne pourra donc en sortir qu'en 2020, presque à la fin de son mandat. ll a déjà dit que les États-Unis ne participeraient plus aux financements climatiques. L'accord n'a été possible qu'avec le soutien des États-Unis et de la Chine. C'était plus un accord politique censé donner le signal pour que les investissements bas-carbone suivent. Si l'on perd le leadership américain, on risque de perdre cette impulsion politique et cela remet beaucoup de choses en question. ll va falloir trouver un nouveau leader. Les regards se tournent vers la Chine.
Donald Trump veut supprimer l'Agence de protection de l'environnement (EPA) et le Clean Power Plan en faveur d'une électricité décarbonée. Quelles seraient les conséquences ?
L'EPA est I'organisme de contrôle de la politique climatique au niveau fédéral. Sachant qu'il n'y aura plus de contre-pouvoir au Congrès, à majorité républicaine, Donald Trump va clairement essayer de déssaisir l'agence de ses prérogatives. ll va aussi essayer de détricoter le Clean Power Plan, déjà très mal en point. Mais l'analyse de l'IFRI a montré qu'il fallait plutôt voir ce programme comme venant confirmer la tendance de transition énergétique, qui est déjà là. C'était surtout censé apporter plus de stabilité réglementaire pour les acteurs.
Le président élu peut-il relancer le charbon, comme il l'a promis, alors que le gaz et les énergies renouvelables ont beaucoup progressé aux États-Unis ces dernières années ?
On ne s'attend pas a un virage complet en faveur du charbon parce que les fondamentaux économiques d'aujourd'hui penchent plus en faveur de la transition énergétique qu'il y a quelques années. Les politiques de transition énergétique mises en place aux États-Unis dernièrement s'appuyaient beaucoup sur les fondamentaux du marché qui ne vont pas changer. Or la politique de sortie progressive du charbon est liée au fait que le charbon a perdu en compétitivité face au gaz naturel, grâce au développement des gaz de schiste. Il y aura donc peut-être moins d'obligations au niveau politique mais, dans le fond, le système énergétique américain s'est déjà transformé, avec plus de gaz et plus de renouvelables, parce que les renouvelables sont devenues plus compétitives. De grandes entreprises américaines fleurissent dans le secteur et créent des emplois. La dynamique du marché est favorable aux renouvelables. Trump est pro-fossiles, pro-charbon. ll dit qu'il va de nouveau créer des emplois, mais l'industrie des renouvelables, en particulier le solaire, crée énormément d'emplois aux États-Unis, peut-être même plus que le charbon. Donald Trump a un discours un peu contradictoire sur les renouvelables : à la fois, il voit dans les ENR un outil de promotion de l'indépendance énergétique et une source d'emploi et, de l'autre côté, il veut supprimer les subventions. Mais il pourrait ne plus mettre en place des mesures de l'EPA, par exemple, et ce serait à chaque État de décider de sa politique environnementale, de ses subventions.
Donald Trump veut augmenter la production de pétrole des États-Unis. Que peut-il faire ?
Donald Trump a très peu de marge de manœuvre dans le pétrole. C'est un marché international. Il n'aura aucun impact sur les prix car ce sont les cours du brut qui décident comment les producteurs de schistes vont exploiter leurs ressources. Je vois peu d'impact direct. En revanche, il pourrait renoncer à l'accord de mars dernier avec le Canada sur la réduction des émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière. Des grands projets d'infrastructure, comme le pipeline transfrontalier Keystone XL, avec le Canada aussi, vont clairement revenir. Dans les faits, le secteur du pétrole et du gaz est déjà dans une position très favorable par rapport au secteur charbonnier. Trump veut favoriser la production par le biais de réduction d'impôts, mais s'il prend des mesures de soutien beaucoup plus agressives pour augmenter la production de pétrole de schiste, les cours vont baisser. La dynamique est très internationale. Les États-Unis ont très peu de marge de manœuvre pour faire remonter les prix, au contraire.
Drump va-t-il révoquer l'accord nucléaire avec l'Iran, comme il l'a promis ?
Il me semble tout à fait possible qu'il dénonce l'accord nucléaire avec l'Iran. Mais, encore une fois, on a très peu de visibilité car il a eu un discours très peu cohérent, vu de l'extérieur, sur l'Iran, sur l'OPEP. ll avait un discours très anti-OPEP et très vigoureux à l'égard de l'Arabie saoudite, mais, de l'autre côté, son expert pétrole a demandé à la Russie et à l'OPEP de s'entendre pour baisser la production. Remettre en cause l'accord avec l'Iran aurait un impact sur ses relations avec la Russie et avec l'Arabie saoudite, ainsi que sur la situation au Moyen-Orient. L'élection de Donald Trump est une nouvelle donne dans les relations internationales et dans la politique américaine de ces dernières années par rapport à la Russie, à l'Iran, à l'Arabie saoudite, à la Syrie...
Un an après la COP21, la "COP de l'action" s'ouvre à Marrakech
La COP22 débute aujourd’hui à Marrakech, trois jours après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris. Cette nouvelle Conférence Climat se tiendra jusqu’au 18 novembre. Quels en sont les principaux enjeux ?
Dossier COP22 - Mobilisation en faveur de l’énergie africaine de demain
Cet article revient sur la constitution de l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER), face à l'enjeu de l'électrification en Afrique.
La COP22, une COP africaine
Le coup d'envoi de la COP22 a eu lieu à Marrakech ce lundi 7 novembre 2016. Où en est le combat contre le réchauffement climatique, un an après la signature de l'Accord de Paris, dans lequel 195 pays se sont engagés à tout mettre en oeuvre pour ne pas aller au-delà de 2° C de réchauffement d'ici la fin du siècle ? Quelle sera la place de l'Afrique dans les négociations ? Pour en parler, Florence Morice reçoit Carole Mathieu, chercheuse au centre énergie de l'Institut français des relations internationales (IFRI).
COP22 à Marrakech: faites chauffer la finance verte!
A Marrakech, les négociateurs de la COP22 pousseront (probablement) un soupir de soulagement demain. Ce 8 novembre, ils espèrent recevoir la confirmation que Donald Trump ne sera pas le prochain président des Etats-Unis : le candidat républicain voulait revenir sur la ratification du fameux accord de Paris, signé, de haute lutte, il y a un an tout juste dans l’euphorie de la COP21 par 175 pays. Ce traité international engage le monde à maintenir le réchauffement de la planète « bien en deçà de 2 degrés » d’ici à 2100. Ratifié par la majorité qualifiée des pays (voir graphique), le texte est entré en vigueur dès le 4 novembre. Deux à quatre ans plus tôt que prévu. Même l’eurodéputé Vert José Bové en convient : « La COP21 a eu un impact important. La ratification dix mois après, c’est exceptionnel. Pour Kyoto, il a fallu attendre sept ans. Grâce à la COP, le climat est désormais au centre du débat. ».
A Marrakech, la COP22 à l'épreuve des faits
Pétrole : Moscou entrouve la porte à un gel de sa production
COP22 : ouf de soulagement, le seuil de ratification est atteint
L’ONU vient d’annoncer le dépassement du seuil de 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’OCP Policy Center et l’IFRI publient un rapport fort intéressant sur les enjeux économiques, politiques et financiers de la COP22.
Vers une nouvelle révolution automobile ? / Opep, un accord historique ?
Jamais, peut-être, depuis la création de l'automobile, le secteur n'avait connu de tels bouleversements : voitures autonomes, motorisations électriques, extension du covoiturage... De quoi penser notre mobilité en des termes radicalement nouveaux ?
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